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vendredi 26 juillet 2024

C’est encore loin la Chimérie?

NDA: Après réflexion, la question n'est pas bien posée. Le problème n'est pas la distance, mais le prix du billet d'avion. Je ne suis pas certain d'avoir les moyens de m'offrir le voyage.


C’est encore loin la Chimérie?

 

Il y a des chemins qui ne se parcourent pas.

Ils sont impraticables, il n’y a aucun moyen.
Des amas de broussailles, épineux et tranchants, d'une hauteur insondable isolent même deux âmes qui brûlent de s’intriquer.
Pouvoir les contourner est mission impossible: une barrière sans limite,  d'une pleine continuité se déplie dans l'espace, toutes dimensions dehors, pour s'opposer à ceux dont l’union est d’emblée frappée de nullité.
Un infini solide que même la physique, ses quantiques et ses cordes, ne peut envisager.

Ou bien ils sont trop longs, repoussés aux extrêmes, aux bordures, aux confins.
Commencer le voyage est bien sûr possible, nul obstacle ou objet pour nous faire vaciller, perturber notre course ou bien pour nous bloquer.
Les yeux toujours fixés sur la destination, nous nous en approchons, encore et puis encore, ne faisant que cela.
Tous nos mouvements réduits à une simple suite de pas. Des pas toujours plus courts.
Touchés de lassitude, d'ennui et désirs à jamais oubliés, seuls, nous ralentissons, sans jamais nous stopper.
Un infini pervers, vide et inconsistant ici pour nous freiner, même poussés vers l'avant.
 
Et la folie s’étend dans nos esprits déments, nos regards coincés dans l’orifice étroit du vortex du temps.
 
Mais il est des sentiers que l'on aime arpenter,
Les bras souples et vivants pour toucher, ressentir, les mains très occupées, les doigts surexcités,
Les deux pieds déchaussés pour s'ancrer en conscience, en sensibilité,
Et donner au bassin l'impulsion nécessaire à sa mobilité,
Le regard turbulant prêt à tout pour cueillir le merveilleux, le beau,
Un franc sourire ouvert, en sifflant, en chantant, en parlant même un peu,
En ne censurant rien et en susurrant tout,
En sautillant parfois en tressaillant beaucoup, en s'arrêtant aussi car, au fond, rien ne presse,
En respirant toujours pour saisir en plein vol les essences, les parfums,
Et en tendant ses lèvres et en ouvrant la bouche pour se nourrir enfin.
 
Puis offrir à sa langue la moiteur des fluides et relâcher alors la chaleur du destin.

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